En hébreu Shoshana signifie la « rose ». Son histoire n’est pas relatée dans la Bible, mais dans les Apocryphes. Ce récit qui constitue un ajout au Livre de Daniel de la Bible n’est conservé qu’en grec. Les Sages, qui eurent à définir le canon hébraïque des Ecritures vers l’an 90 de l’ère chrétienne, ont exclu les additions au Livre de Daniel. Suzanne est la femme d’un riche juif de Babylone, « très belle et craignant Dieu » ; elle est surprise au bain dans son jardin par deux juges très âgés qui veulent la violer : « ‘La porte du jardin est close, personne ne nous voit.Nous te désirons. Cède et couche avec nous. Si tu refuses, nous porterons témoignage en disant qu’un jeune homme était avec toi et que tu avais éloigné tes servantes pour cette raison’. Shoshana leur dit : ‘Je le sais : si je fais cela, je serai condamnée à mort, et si je ne le fais pas, je ne serai pas délivrée de vos mains. Il est donc mieux pour moi de ne pas faire cela et de tomber par vos mains plutôt que de fauter en face de Dieu.’ » (Daniel Grec 13 : 20 à 23). Elle les repousse « à grands cris ». Les deux vieillards se vengent, rassemblent le peuple à la synagogue et l’accusent calomnieusement d’adultère. Toute la synagogue les croit, car ce sont des anciens et des juges. Condamnée à mort et conspuée, elle est sauvée par Daniel, un adolescent pénétré par la parole d’un messager de Dieu, qui leur déclare : « Êtes-vous vraiment si veules, Peuple d’ Israël ? Sans enquête, sans preuve évidente, vous condamnez ainsi une fille d’Israël ? » (Daniel Grec 13 : 48). Daniel interroge les deux vieillards séparément et les confond. L’un déclare qu’il a vu Suzanne tromper son mari avec un jeune homme sous un lentisque, alors que l’autre affirme les avoir surprit s’accouplant sous un tremble. « Toute la synagogue fait ovation à l’adolescent : oui, il avait prouvé, et ils l’avaient avoué de leur bouche, qu’ils étaient de faux témoins » (Daniel Grec 13 : 60). Ils subissent alors la peine qu’ils avaient prémédité d’infliger à Suzanne : ils sont jetés dans un ravin.
Textes Apocryphes, Daniel Grec.