Lilith n’apparaît nommément qu’une seule fois dans la Bible (Isaïe 34 : 14) où elle est associée à une sorte de démon féminin. Elle occupe une position centrale dans la démonologie juive. Son nom est dérivé du babylonien-assyrien qui signifie « esprit du vent, de la tempête » et de l’hébreu qui signifie « de la nuit ». La légende de Lilith trouve son origine dans la différence entre les deux descriptions de la création de l’homme et de la femme dans la Genèse.Le récit de la Genèse fait allusion tout d’abord à une femme qui n’est pas nommée et qui aurait existé avant Eve :« Dieu créa l’homme à son image ; c’est à l’image de Dieu qu’il le créa. Mâle et femelle furent créés à la fois » (Genèse 1 : 27). Dieu les bénit et leur dit : « Croissez et multipliez ! Remplissez la terre et soumettez-la ! … » (Genèse 1 : 28). Par la suite, le texte nous dit « L’Eternel-Dieu organisa en une femme la côte qu’il avait prise à l’homme, et il la présenta à l’homme » (Genèse 2 : 22). Cette situation donne lieu à différentes interprétations. Dans le Talmud et le Midrach (commentaires rabbiniques de la Bible), la femme et l’homme sont créés dans un premier temps séparément ; dans un second temps, la femme est créée à partir d’une côte d’Adam. C’est ainsi que dans la tradition talmudique, le personnage de Lilith se concrétise comme la première femme d’Adam. Dans le Talmud, elle est décrite comme une créature ailée à la longue chevelure qui tourmente les hommes qui dorment seuls. Lilith contribue aux cauchemars et aux rêves érotiques, séduisant les hommes dans leur sommeil. Elle est souvent associée à une femme qui revendique un statut d’égalité et qui refuse de se soumettre à son compagnon, notamment d’être en dessous d’Adam pendant l’acte sexuel. Refusant tout compromis, préférant la solitude à la soumission, elle le quitte.
Pentateuque, Genèse et Les Prophètes, Isaïe.