Né à Digne en1962, Jean Daviot vit et travaille à Paris. De 1982 à 1987, il fait ses études à la Villa Arson à Nice (atelier de Noël Dolla). Il expose ensuite en France et à l’étranger : à l’Abbaye de Royaumont en 1996, au Passage de Retz à Paris en 1998, au Musée Chosum de Kwangju en Corée en 2001, à la Villa Arson en 2003. Il participe en 2006 aux expositions “La Force de l’Art” au Grand Palais à Paris, “Distorsions” à l’Institut d’Art Contemporain de Villeurbanne et “L’Homme Paysage” au Palis des Beaux-Arts de Lille. Artiste aux multiples talents (dessin, peinture, photo, vidéo, installation…), il est également critique d’art : il dirige notamment la rubrique cinéma, vidéo, photo de l’Art vivant (1984-1985), coordonne la revue Noise pour la galerie Maeght (1986-1987), crée la revue Feu avec la complicité de Jean-Michel Alberola, Robert Combas, Niele Toroni, Christian Boltanski, Paul-Armand Gette, Michel Journiac en 1988. Dominée par le signe et l’empreinte, son œuvre se décline en séries. Ombrographies (1993-1997), suite de diptyques, associant d’un côté le visage, de l’autre les mains, joue sur l’empreinte du pigment de carbone des photocopies. Silences (depuis 1998) traite également de la main et du visage, de “tout ce qui se communique par l’immobilité et le silence”. Jean Daviot y “parle une langue muette en utilisant les langages du silence que sont les signes de mains”. Trouvés lors de voyages ou d’échanges avec des préhistoriens, des linguistes ou des ethnologues, ces signes aux origines diverses (empreintes de mains négatives sur les parois des grottes préhistoriques, signes de mains des chasseurs de Nouvelle-Guinée, alphabets des sourds-muets, gestes des rituels bouddhistes, signes de la kabbale…) ont souvent la même puissance évocatrice. “Je retrouve les mêmes signes à des époques très différentes et dans des lieux très éloignés. Leurs significations, quand elles nous parviennent, sont souvent très proches”. Les Visiteurs (depuis 1999), évoquent les personnes qui viennent le rencontrer dans son atelier et dont il trace à même la toile l’exact contour. “Ces peintures parlent de la présence/absence du modèle. Le corps et son ombre se rejoignent dans une même forme : la forme du corps est le corps de la forme”. Depuis 2003, il crée à partir d’écritures de lumière en captant les traces des planètes et des étoiles. Enigmatique, originale, l’œuvre de Jean Daviot traite du mystère du langage et de l’art dont il aime souligner qu’il est universel.